Une lecture-écriture du livre sur le livre

Alexia de Visscher

Lecture-écriture du Traité de documentation.

Cet index constitue une proposition de lecture du Traité de documentation - Le livre sur le livre - Théorie et pratique, ouvrage publié en 1934 qui reprend une somme d'écrits à propos du livre et au delà, la documentation sous toutes ses formes écrites. Dans ce traité, Paul Otlet initie et théorise une science globale de l'écrit, la bibliologie, tendant de dégager faits, principes et règles de classification et d'identification des documents, pour une mise en pratique individuelle et collective. Il s'adresse à tous, à travers une conception humaniste du partage de la connaissance et suggère à travers certains passages le livre à venir comme une expérience multimédia connectée.

Cet index n'est ni systématique, ni exhaustif. Il témoigne de la façon dont les concepts développés par Otlet dans son livre sont mis en exergue dans la conception même de sa rédaction, au travers d'une écriture fragmentaire. On y décèle un caractère expérimental : en partie incomplet, coquilles et redondances cohabitent, autant de traces qui constituent une forme de documentation sur le procédé éditorial mis en œuvre.La construction de cet index constitue également une expérience de réappropriation d'une partie de la méthode proposée par Otlet : le dépouillement (la sélection) et le classement (l'indexation) de fragments ou unités intellectuelle.

A part être un index, il est aussi un sommaire, qui – à part le fait qu'il soit présenté dans l'ordre alphabétique –, n'a ni entrée, ni sortie particulière. Chaque extrait indexé, et chaque catégorie constituante de l'index, forment des pages uniques sur le wiki. Les extraits vont de la courte citation à la retranscription intégrale de sections du Traité. Ces pages sont "appelées" à apparaître dans les catégories auxquelles elles se réfèrent, à plusieurs endroits parfois. Ces occurrences sont commentées, ou non. Les mises en évidence, constituent une forme de soulignage afin de pointer un passage en particulier dans l'extrait choisi. Cet index tend à être collaboratif et invite à la discussion, il aurait peut-être été, en partie, une réponse au desiderata d’ubiquité qu'Otlet vouait à la documentation.


Abréviation
En plus de la notation, Paul Otlet utilise des codes abrégés de façon systématique. Lors d'un premier travail d’identification de ses documents d'archives à propos du Traité de documentation au Centre d'archives Mundaneum, l'abréviation "MB" ou "MBA" est celle que l'on retrouve sur tous les documents relatifs à la génétique textuelle du Traité. Ici, l'ensemble des abréviations retrouvées lors de l'identification de ses papiers.

Archives

Base 10

412.36 La Classification décimale.

Caractéristique. — La Classification décimale répond aux dix caractéristiques de la définition suivante :1° Classification systématique dans sa disposition et encyclopédique dans son contenu.
2° Notation décimale, dont les nombres se combinent entre eux selon certaines fonctions correspondant aux aspects fondamentaux des documents.
3° Classification exposée dans des Tables à doubles entrées, l’une méthodique et l’autre alphabétique.
4° Permettant à volonté une indexation sommaire ou détaillée.
5° D’application universelle à toutes espèces de documents et objets.
6° À toutes les collections ou parties d’un organisme documentaire.
7° Appropriée aux besoins de la science spéculative et à ceux de l’activité pratique.
8° Susceptible à la fois d’in variabilité et de développement illimité.
9° Instrument prenant place dans l’Organisation internationale de la Documentation.
10° La Documentation conçue elle-même comme base de l’Organisation mondiale du Travail intellectuel (voir Publication n° 51 de l’Institut International de Bibliographie).
La Classification décimale, elle, se présente comme une vaste systématique des connaissances, sorte de « table de matières des tables de matières » de tous les traités et periodiques spéciaux. Mais comme il serait impossible de retrouver dans semblables classifications la place assignéeà un sujet par rapport à un autre sujet, un numérotagemarquant l’ordre, s’impose. Ce numérotage est décimal,ce qu’un exemple fera bien comprendre. Voici l’allotropie,elle sera classée ainsi :



5e classe Sciences naturelles.
4e groupe Chimie pure.
1re division Théories chimiques.
7e subdivision Allotropie
???????
soit : 541.7.


Ce nombre 541.7 est dit décimal car le savoir tout entier est constitué par l’unité, dont chaque science est une fraction, et chaque question particulière est une décimale d’un ordre plus ou moins subdivisé.La classification est encore dite décimale, par ce que c’est en dix classes puis, dans chacune d’elles, en dix groupes, ou moins puis dans chaque groupe en dix divisions ou moins que l’on répartit toutes les matières.Base 10

File:Archives Mundaneum - Fundamenta.jpg

Archives Mundaneum - Fundamenta.jpg
Table des 10 Fondamentaux - Archives Mundaneum-2105-09-28

Base 10

File:L'organisation mondiale du travail intellectuel.jpg

L'organisation mondiale du travail intellectuel.jpg
[1]
L'organisation mondiale du Travail intellectuel

Base 10

File:La documentation et ses parties.jpg

La documentation et ses parties.jpg
[2]
La documentation et ses parties

Base 10

File:Traite de Documentation classification biblio.jpg

Traite de Documentation classification biblio.jpg
[3]
La classification bibliographique
Base 10
Biblion
Biblion est l'un des termes utilisé par Otlet pour désigner le livre et une partie de ses extensions. Issu du radical ??????? (Biblio-), rouleau ou cahier, volumen ou codex, les grecs appelèrent un livre fait de feuilles de papyrus, un biblion. Otlet l'assimile de manière équivalente aux autres radicaux que sont gramme (gramma), livre (liber), et document (documentum), favorisant ce dernier car plus général et couvrant un champ plus large mais aussi les ensembles de documents (Documentation).

Le grec a donné le mot biblion, le latin le mot liber. On a fait de l'un Bibliographie, bibliologie, Bibliophilie, Bibliothèque; de l'autre Livre, Livresque, Libriairie[4]

Otlet étend le mot Biblion à d'autres types de supports et le destine à devenir le terme qui défini les unités intellectuelles.

111 Notion.

1. Livre (Biblion ou Document ou Gramme) est le terme conventionnel employé ici pour exprimer toute espèce de documents. Il comprend non seulement le livre proprement dit, manuscrit ou imprimé, mais les revues, les journaux, les écrits et reproductions graphiques de toute espèce, dessins, gravures, cartes, schémas, diagrammes, photographies, etc. Livre, éléments servant à indiquer ou reproduire une pensée envisagée sous n’importe quelle forme. Biblion

211 3. Le Biblion.

Il y a désormais un terme générique (Biblion ou Bibliogramme ou Document) qui couvre à la fois toutes les espèces : volumes, brochures, revues, articles, cartes, diagrammes, photographies, estampes, brevets, statistiques, voire même disques phonographiques, verres ou films cinématographiques.Le « Biblion » sera pour nous l’unité intellectuelle et abstraite mais que l’on peut retrouver concrètement et réellement mais revêtue de modalités diverses.Dans le cosmos (ensemble des choses) le livre ou Document prend place parmi les choses corporelles (non incorporelles), artificielles (non naturelles), et ayant une utilité intellectuelle (non matérielle).Le Livre est un moyen de produire des utilités intellectuelles.Biblion

411.1 Les documents.

2° L’Image (Icone). Elle reproduit la réalité. On distingue la reproduction directe de la réalité. Elle s’opère par l’un des procédés suivants : tableau, aquarelle (en couleurs) isolé ou mobile ou fixe (fresque), plafond, encadrement dans une paroi dans un objet, dessin (noir ou couleur), gravure, photographie, sculpture.Les écrits (Biblion). On distingue qu’ils sont ou relatifs directement à la réalité ou bien relatifs à une image, et alors ils sont : a) ou relatifs à une reproduction de la réalité, soit tableau, dessin, gravure, photographie, sculpture ; b) ou relatifs à une reproduction d’une reproduction faite à son tour par tableau, dessin, gravure, photographie ou sculpture.1. Réalité.

2. Reproduction de la réalité.

3. Écrit sur une reproduction de la réalité.
1. Choses elles-mêmes.
2. La mention de chose dans la classification.
3. Le catalogue général inventoriant les choses en elles-mêmes ou appartenant à des collections déterminées.
4. Le catalogue (général ou particulier) de documents relatifs aux choses.
1. Auteur de l’original.

2. Auteur de la reproduction.

Biblion
Boustropheron
Otlet envisage une écriture multidimensionnelle et multidirectionnelle.

222.11 Notion.

La disposition donnée à l’écriture sur le papier a quelque chose de fondamental. En principe on peut écrire normalement de gauche à droite et d’en dessus en dessous, mais l’inverse est possible. De droite à gauche, de bas en haut, on peut écrire et commencer par la première page à partir de l’extérieur ou par la page du milieu.En principe, l’écriture est linéaire, car elle suit l’énonciation des sons qui se succèdent dans le temps. La ligne a donc pris trois directions fondamentales : horizontale, verticale et retour. (Boustropheron).L’écriture pourrait-elle être transformée de simplement linéaire en surface et y aurait-il quelque parti à tirer d’une écriture plurilinéaire à la manière des partitions musicales ou des notations chimiques ? Sur des lignes superposées, ayant même direction, ou sur des lignes prenant d’un point central des directions diverses seraient écrits les développements d’un exposé qui se succèdent aujourd’hui linéairement.

Boustropheron
Citation

212 Analyse des caractéristiques du Livre et du Document.

Il en est du livre comme des machines. Dans les premiers temps, chaque machine était considérée comme un tout, composé de parties qui lui étaient propres. À de rares exceptions près, les yeux de l’esprit ne distinguaient pas encore, dans les machines, le groupe de précision que nous désignons aujourd’hui sous le nom de mécanisme. Une machine était un moulin, un brocard était un procédé et pas autre chose. C’est qu’en réalité, il faut que la pensée sur un sujet donné ait déjà fait bien des progrès pour être à même de distinguer ce qu’il a de général dans ce qui est propre à ce sujet : c’est la première distinction entre la pensée scientifique et la pensée ordinaire. (Reuleaux. Cinématique, p. 11.)

251.26 Comment on écrit.

251.322 Les notes

L’élément matériel premier de tout travail intellectuel est la note. Les savants en dépouillant un ouvrage prennent parfois autant de notes que de pages. Observer le principe monographique. Un élément, une fiche ; une fiche, un élément. On peut employer plusieurs fiches si la place manque sur une seule. Il est préférable de n’écrire que sur un côté de la fiche, en vue du découpage et du collage ultérieur. Mais des exceptions sont possibles.Dans l’élaboration de la pensée et de l’écrit, les notes sont à la fois des jalons et des représentants de réalités existantes. Impossible de les négliger : elles s’affirment être et force est bien d’en tenir compte. Aussi le répertoire est comparable à une « machine à penser ».
Coquille


Publié dans l'empressement, le Traité de documentation comporte une série de coquilles allant de la faute d'orthographe, à la page manquante ou dupliquée, à la répétition.

222.11 Notion.

La disposition donnée à l’écriture sur le papier a quelque chose de fondamental. En principe on peut écrire normalement de gauche à droite et d’en dessus en dessous, mais l’inverse est possible. De droite à gauche, de bas en haut, on peut écrire et commencer par la première page à partir de l’extérieur ou par la page du milieu.En principe, l’écriture est linéaire, car elle suit l’énonciation des sons qui se succèdent dans le temps. La ligne a donc pris trois directions fondamentales : horizontale, verticale et retour. (Boustropheron).L’écriture pourrait-elle être transformée de simplement linéaire en surface et y aurait-il quelque parti à tirer d’une écriture plurilinéaire à la manière des partitions musicales ou des notations chimiques ? Sur des lignes superposées, ayant même direction, ou sur des lignes prenant d’un point central des directions diverses seraient écrits les développements d’un exposé qui se succèdent aujourd’hui linéairement.

Errata

ANNEXE ERRATA : ( Page omise ).

373 bis.
Corrélation
Couleur
Desiderata
Division
Faux-amis
Fin
Gramme

111 Notion.

1. Livre (Biblion ou Document ou Gramme) est le terme conventionnel employé ici pour exprimer toute espèce de documents. Il comprend non seulement le livre proprement dit, manuscrit ou imprimé, mais les revues, les journaux, les écrits et reproductions graphiques de toute espèce, dessins, gravures, cartes, schémas, diagrammes, photographies, etc. Livre, éléments servant à indiqu er ou reproduire une pensée envisagée sous n’importe quelle forme.

223.6 Orthographe

(…)

4. Depuis le XVIe siècle des efforts nombreux ont été faits en vue d’une réforme de l’orthographe française. Ils ont rencontré de l’opposition.

L’orthographe, disent les opposants, est une forme conventionalisée de l’écriture. Elle a l’avantage de s’imposer aux irrégularités des dialectes et aux changements historiques des sons. Elle lie les forces et les expressions d’une civilisation. Sans orthographe ou avec une orthographe phonétique, Shakespeare et la Bible ancienne seraient des œuvres étrangères pour les Anglais d’aujourd’hui. Le langage littéraire comme lien d’une civilisation et voix d’une nation doit être regardé d’abord comme un langage écrit, bien qu’il ne doive pas rester sans relation avec le parler pour devenir vivant.

Les grammairiens ont donc tenté un effort systématique pour établir un moyen de relation commun et bien authentique entre les communautés à dialectes divers d’une nation.

M. Brunetière a adressé à la réforme deux reproches : elle changerait la « figure » des mots et en altérerait l’« harmonie » et, ce faisant, elle transformerait le français en une sorte de volapük. M. Renard réplique qu’au XVIe et XVIIe siècle l’orthographe avait une autre figure, que dans les éditions d’aujourd’hui on la modernise et que Brunetière lui-même, dans son édition des « Sermons » de Bossuet, n’a pas respecté l’ancienne orthographe.

À la fin du XVIIIe siècle, l’Académie a simplifie en bloc 5.000 mots sur les 10.000 que comptait la langue. Et nul ne protesta.

(...)


Génétique
Un certain nombre de documents, issus des papiers personnels d'Otlet, témoignent du processus d'écriture du Traité. Un premier travail d’identification des documents relatifs à la genèse/génétique du livre, a révélé qu’il s’agissait plus de documents résultants d’une opération de classement et d'organisation des contenus que de leur rédaction à proprement dite. Il est à supposer qu'Otlet écrivait sur des cartes ses idées qu'il indexait et classait ensuite.


251.26 Comment on écrit.

251.322 Les notes

L’élément matériel premier de tout travail intellectuel est la note. Les savants en dépouillant un ouvrage prennent parfois autant de notes que de pages. Observer le principe monographique. Un élément, une fiche ; une fiche, un élément. On peut employer plusieurs fiches si la place manque sur une seule. Il est préférable de n’écrire que sur un côté de la fiche, en vue du découpage et du collage ultérieur. Mais des exceptions sont possibles.Dans l’élaboration de la pensée et de l’écrit, les notes sont à la fois des jalons et des représentants de réalités existantes. Impossible de les négliger : elles s’affirment être et force est bien d’en tenir compte. Aussi le répertoire est comparable à une « machine à penser ».

411.5 Des divers principes.

Sont à mettre en œuvre les principes : 1° unité ; 2° universalité ; 3° expansibilité ; 4° rationalisation, normalisation, standardisation ; 5° coopération ; 6° publicité ; 7° Sériation des efforts.

File:Archives Mundaneum - Fundamenta.jpg

Table des 10 Fondamentaux - Archives Mundaneum-2105-09-28


File:Archives MundaneumDSC04576.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28



41 PRINCIPES GÉNÉRAUX ET MÉTHODE D’ORGANISATION

File:Archives MundaneumDSC04577.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28



411.5 Des divers principes.

File:Archives MundaneumDSC04578.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28


File:Archives MundaneumDSC04579.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28



412 Méthodes.

File:Archives MundaneumDSC04580.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28


412 Mé thodes.

File:Archives MundaneumDSC04581.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28

File:Archives MundaneumDSC04582.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28



412 Méthodes.

File:Archives MundaneumDSC04584.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28

File:Archives MundaneumDSC04597.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28


File:Archives MundaneumDSC04598.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28


411.1 Les documents.

File:Archives MundaneumDSC04606.jpg

Proof for the postface of Traité de documentation


File:Archives MundaneumDSC04610.jpg

L'univers. L'intelligence. La science. Le livre

Paul Otlet

Paul Otlet, Traité de documentation: le livre sur le livre, théorie et pratique (Bruxelles: Editiones Mundaneum, 1934), p.41.


L'univers. L'intelligence. La science. Le livre.

File:Archives MundaneumDSC04611.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28

Postface

Ce livre, commencé par un clair matin, s’achève précipitamment un soir aux ombres déjà lourdes. Je le dédie à ma femme, compagne, collaboratrice et gardienne des bons et des mauvais jours. Je le souhaite aux mains de mon petit-fils, l’autre génération. Ne pouvant en remettre le sort à mes compatriotes, je le confie à mes amis de toutes les nations : Décimalistes, Documentalistes, Humanistes, Mundanéistes !

On rapporte qu’Héraclite ne parvenant pas à intéresser ses contemporains, jeta son manuscrit derrière l’autel du Temple d’Artémise, dans l’espoir qu’il y serait retrouvé plus tard par des hommes de meilleure compréhension. Ainsi nous en parvinrent des fragments, objet déjà d’une immense littérature. — Il n’y a plus de Temple d’Artémise, mais il y a l’Imprimerie, il y a les Typographes, obscurs et loyaux amis.Bruxelles, hors le Palais Mondial, août 1934,où le jour 15e, ici se réunit le Conseil del’Institut International de Documentation.

LIBER : LUX, INSTRUMENTUM, CONSOLATIO : FICTIOMUNDUS : NATURE, HOMO, SOCIETAS, DEUS


NO VAM EVOLVERE HUMANITATEM — MELIOREM EXALTARE

CIVILISATIONEM — ALTIORES CUM REBUS JUNGERE IDEAS —

OPUS MAXIMUM INSTRUERE MUNDANEUM.

Archives MundaneumDSC04606.jpg
,
Archives MundaneumDSC04607.jpg
The part "500px" of the query was not understood.Results might not be as expected.
Icône
Index
Livre machinique
Livre prototype
Otlet décrit le livre prototype comme un type de livre qui a développé une type de contenu. Plus qu'un contenant, le livre prototype fait office de matrice intellectuelle dans laquelle les idées prennent forme selon le moule de ce prototype

225 Éléments scientifiques ou littéraires du livre : Les données de l’exposé.

Chaque mouvement a créé un livre prototype : ce livre une fois créé, il s’est développé, réédité, continué d’édition en édition. Ex. les livres sacrés, les œuvres des grands philosophes, les dictionnaires de langue, les encyclopédies, les recueils d’inscriptions, etc.Quel spectacle aurions-nous si, par un miracle bibliographique, il nous était donné tout à coup de pouvoir les lire en même temps dans toutes leurs parties, sur toutes leurs pages ?
Livre à faire
Otlet et l'anticipation du livre à venir

17 HISTOIRE ET ÉVOLUTION. PHASES DES SCIENCES BIBLIOLOGIQUES

1. Trois points de vue tendent à prévaloir danstoute science : le statique, le dynamique, le génétiqueou évolutif. De même en Bibliologie. Très longtempsstatique, elle-même doit se faire maintenant largementévolutive et génétique.

La loi d’évolution est générale. On la retrouve dansles phénomènes biologiques, sociaux et ceux qui portent l’objet des autres sciences. Influence du milieu,procédés organiques divers et réitérés d’agrégationdes parties en un tout ; transition incessante d’unordre moins homogène, moins organique, moins efficace et moins parfait à un autre plus homogène, plusorganique, plus efficace et plus parfait.

Sous le nom d’« Histoire du Livre », des matériauxconsidérables ont été rassemblés, mais ils visent lesdétails plus que les ensembles. L’Histoire du Livre,distincte de l’histoire des sciences bibliologiques, seratraitée au chapitre qui envisage les livres aux diversesépoques.

Une histoire du livre détaillée est une source incomparable pour la compréhension réelle du livre tel qu’ilse présente aujourd’hui. Le livre est l’aboutissementd’une longue, très longue évolution et bien peu de sesdétails qui soient le résultat d’un hasard et d’un facteur arbitraire. On est stimulé ainsi à créer de nouveaux types, en connaissance plus complète des possibilités. Les notes historiques éclairent tout exposé etlui donnent une signification plus vive.

Il semble que pour nos objets familiers comme pournos connaissances, le plus difficile est d’en prendreconscience, de les détacher pour ainsi dire en nous-mêmes,pour leur faire prendre existence et consistance propre. C’est le « désaxement » facilité par l’histoire,qui rend possible cette « autonomisation ».

2. La Documentation, vieille comme l’homme au moment où il inscrivait ses premiers signes, a offert troisphases dans son développement récent :

1° Au sortir des temps modernes, les Bibliothèquesconstituent de grands centres d’érudition. Elles commandent l’activité intellectuelle et entreprennent l’œuvre deleur catalogue concurremment avec celle du collectionnement. C’est d’autre part chez elles et c’est avec leurs ressources en matériaux de toute nature que s’entreprennentalors les grandes compilations, recueils, dictionnaires, encyclopédies.

2° Ensuite la Bibliographie se dégage peu à peu de laBibliothèque. Elle naît des besoins, non d’une collectiondéterminée, qui est satisfaite par le catalogue, mais de laScience, désireuse de se servir des livres où qu’ils soiententreposés. Pour se constituer une méthode, — celle dela description des livres et des études sur les ensemblesde livres, — elle arrive bientôt à élargir la conceptionqu’elle se fait du livre lui-même jusqu’à lui substituer lanotion du document. À partir de ce moment, à l’étroit dansles anciens cadres, la Bibliographie s’affirme autonome,l’égale même de la Bibliothéconomie, et critique son particularisme. En travaillant dans la catégorie de l’universel,elle influence rapidement la science, la production intellectuelle elle-même, à laquelle elle apporte le moyen de sereprésenter plus clairement sa propre universalité.

3° Et maintenant voici qu’une nouvelle phase est commencée. Ce n’est plus ni celle de la Bibliothéconomie, nicelle de la Bibliographie, c’est celle de l’ensemble duLivre et du Document, la Documentation. L’une et l’autreen sont des parties, mais des parties rattachées à un corpsplus vaste, dont l’existence les élargit, les élève, les transforme.

On peut rapprocher tout ce développement de celuide la Chimie à travers les âges. Science théorique, industrie pratique, on ne trouve d’abord que les officines dumoyen âge avec chez quelques esprits la préoccupation duproblème de la matière, de ses espèces et de ses créations.La chimie naît lentement de l’Alchimie et de la Philosophie naturelle, et un moment vient, le nôtre, où toute lapharmacie est absorbée et réordonnée par la Chimie.

3. Il ne faudrait trop s’étonner que la Bibliologie nese constitue que de nos jours. Il fallait d’abord que leslivres existassent avant de pouvoir les décrire, les analyser et dégager de leur existence même des faits généraux. De même la Critique littéraire est apparue tardivement « le dernier produit d’une longue expériencedisait Longin, avec la tâche de constater l’état-civil desvivants et de relever les morts »,

Proudhon (sur l’Économie politique), a dit :

« L’Histoire de la Bibliologie est nécessairement prématurée si on la juge au point de vue d’une Science faite. Mais elle est lumineusement utile sous ce rapport qu’elle est le dernier degré que nous ayons à monter pour arriver au sanctuaire ».

Il y a des sciences qui se sont formées au sein desuniversités. D’autres hors les universités : ainsi la Statistique. Il est compréhensible que la Bibliologie sesoit constituée hors les universités et qu’elle s’imposeaujourd’hui à elles.

4. L’histoire des moyens de communications montreles phases suivantes :

Première époque. — D’abord le langage est le seulmoyen de communication. Plus tard, les nouvelles setransmettent par des signaux (feux de nuit, signauxpar le langage des tambours en Afrique). Plus tard, lesystème des messagers.Deuxième époque. — Communication par l’Écriture.

Le livre, l’écriture sont si importants qu’on dénomme période préhistorique celle qui va des premières manifestations humaines aux premiers documents écrits.

Troisième époque. — Communication par des appareils mécaniques. Imprimerie (journal), Télégraphie, Téléphone, Poste, Radiophonie.

XXe Siècle. — Nous nous sommes trouvés subitement en présence du livre en large collaboration de la publication périodique et continuelle, de la commercialisation, des formes matérielles nouvelles, notamment des répertoires sur fiches, de l’invasion du texte par l’image, des procédés de notation, de chiffrage et de diagramme, de la culture simultanée de toutes les sciences de leur application.

Peut-être sommes-nous à un moment aussi important dans l’Histoire du Livre qu’a été la découverte et la généralisation de l’imprimerie au XVTemplate:E siècle. En toute matière les grands changements d’orientation nécessitent de longues et patientes préparations. Après les efforts particuliers des dernières décades, nous assistons maintenant à ce qu’on pourrait appeler la rénovation de la pensée bibliologique.

5. Les phases du livre correspondent aux phases de la Pensée : 1° Les pensées primitives. 2° L’expression littéraire de la pensée morale, philologique, scientifique. 3° La science constituée. 4° L’étape nouvelle : la sci ence synthétisée, documentée, visualisée, mathématisée, se condensant, se ramassant pour mieux bondir plus loin et plus haut.

C’est la parole extérieure, la vérité, la phonation, qui a fini par modeler la parole intérieure, et a donné au travail de notre pensée l’expression verbale, une réalité presque tangible. De même, c’est l’écriture qui a donné une forme, une réalité à la science : l’écriture a peu à peu constitué les livres. D’une manière générale, on peut suivre cette histoire de la pensée cérébrée (cogitée) et se constituant peu à peu en un vaste organisme intellectuel, la science.

6. La science bibliologique dans sa première phase a été purement descriptive : La Bibliographie proprement dite. Dans une deuxième elle a tendu à devenir théorique : Bibliologie. Voici qu’elle tend à devenir technique, c’est-à-dire à influencer la confection du livre par des règles déduites de la théorie (Bibliotechnie). Cessant d’être la servante de livres tout faits, et insuffisamment bien faits, elle revendique une action sur les livres à faire. Elle prescrit à la fois les meilleures formes (abstraction faite du contenu) et l’opportunité d’écrire certains ouvrages selon les besoins scientifiques reconnus, ce qui est aujourd’hui livré entièrement à l’arbitraire des éditeurs et souvent des auteurs. Cette fonction, les sciences du livre ont à la partager avec l’organisation scientifique de chaque science.

230 7. Livres faits, livres à faire.

Un livre représente un ensemble d’idées et de faits classés dans un certain ordre. On pourrait par la classification et la bibliographie tracer une carte très intéressante des livres faits et des livres restant à écrire ou possibles. En telles langues existent tels livres, en d’autres pas (livres possibles) ; de même en telle science on a étudié telle question à telle époque, ou en tel pays, ou sous tel aspect ; on n’a pas fait une étude intégrale de tous les pays, époques ou aspects ; ou bien on n’a pas fait de même dans d’autres sciences.


412.6 Le système de fiches ou feuilles et le système des livres, fascicules ou registres

1. — Le livre traditionnel est formé de feuillets reliésportant chacun un texte en lignes à lire de gauche àdroite et successivement de haut en bas (les Orientauxécrivent et lisent des lignes de haut en bas ; les anciensavaient des « volumes » où le texte était enroulé).

2. — En fait, le contenu d’un livre peut être représentépar une seule ligne continue mais sectionnée en partieségales qui correspondent chacune à une page et ensuiteà une ligne de page. Ce sectionnement est matériel ; il neconcorde pas avec le sectionnement selon les divisionsintellectuelles de l’idée (chapitres, sections, paragraphes, alinéas).

3. — La disposition sous forme de feuilles ou fichesmobiles qui ne soient pas fixées par brochage ou reliure,permet d’obtenir les avantages des trois principes suivants :

a) Principe de la monographie. Chaque élément intellectuel d’un livre est (après avoir été sectionné de l’ensemble du texte) incorporé en un élément matériel correspondant.

b) Principe de la continuité et de la pluralité d’élaboration. Alors qu’un livre est élaboré intellectuellement par un seul ou par quelques collaborateurs et arrêté aprèsachèvement, les fiches permettent d’y travailler à unnombre illimité de per sonnes ; il ne doit jamais être tenupour achevé.

c) Principe de la multiplication des données. Pour fairefigurer les diverses données sous les divers ordres de classement (par exemple les ordres idéologiques, géographiques,chronologiques, etc.), on en multiplie les fiches.

4. — Les fiches ou feuillets s’organisent en Répertoires,disposés en Fichiers ou Classeurs, avec disposition verticale avec l’intermédiaire de fiches divisionnaires ou de dossiers.

5. — La Classification décimale exprime des classesdans un ordre relatif et non dans l’ordre absolu de nombres consécutifs. Elle fait fonction de pagination pour les Fichiers et Classeurs.

6. Deux méthodes générales sont en présence : fiches(feuilles) ou livres (registres). La première repose sur lamobilité des éléments composés, la seconde sur leur fixité.En combinant le système des fiches et feuilles avec leprincipe monographique, on obtient une coïncidence parfaite dans le document entre l’unité intellectuelle et l’unitéphysique du support écrit, entre le sectionnement de lapensée et les sections du livre dans le concret.

532 Le livre universel

Machine

212 Analyse des caractéristiques du Livre et du Document.

Il en est du livre comme des machines. Dans les premiers temps, chaque machine était considérée comme un tout, composé de parties qui lui étaient propres. À de rares exceptions près, les yeux de l’esprit ne distinguaient pas encore, da ns les machines, le groupe de précision que nous désignons aujourd’hui sous le nom de mécanisme. Une machine était un moulin, un brocard était un procédé et pas autre chose. C’est qu’en réalité, il faut que la pensée sur un sujet donné ait déjà fait bien des progrès pour être à même de distinguer ce qu’il a de général dans ce qui est propre à ce sujet : c’est la première distinction entre la pensée scientifique et la pensée ordinaire. (Reuleaux. Cinématique, p. 11.)

251.322 Les notes

L’élément matériel premier de tout travail intellectuel est la note. Les savants en dépouillant un ouvrage prennent parfois autant de notes que de pages. Observer le principe monographique. Un élément, une fiche ; une fiche, un élément. On peut employer plusieurs fiches si la place manque sur une seule. Il est préférable de n’écrire que sur un côté de la fiche, en vue du découpage et du collage ultérieur. Mais des exceptions sont possibles.Dans l’élaboration de la pensée et de l’écrit, les notes sont à la fois des jalons et des représentants de réalités existantes. Impossible de les négliger : elles s’affirment être et force est bien d’en tenir compte. Aussi le répertoire est comparable à une « machine à penser ».

413 Moyens matériels : Matières et outillage ; Mobilier ; Installations.

La machine est un prolongement a) des organes de perception de l’homme (sens) ; b) des organes qui conservent et combinent les données perçues (mémoire et raisonnement) ; c) des organes d’action et d’expression (mains, pieds, corps, tête, voix).Le but de la machine est d’aider, remplacer ou intensifier la puissance de l’homme dans ces trois directions.La machine est appelée à s’appliquer aux trois opérations : a) Écrire (machines à écrire, à imprimer, à photographier), b) Lire (gramophone, machines à projeter), c) Pensée (enregistrer les observations, thermomètre, baromètre-enregistreur : combiner les données : machines à calculer et à résoudre les équations, faisant les quatre opérations arithmétiques fondamentales, établissant les moyennes et les proportions).Sous nos yeux est en voie de se constituer une immense machinerie pour le travail intellectuel. Elle se constitue par la combinaison des diverses machines particulières existantes dont, malgré l’individualisme et le particularisme des inventeurs, les liaisons nécessaires s’entrevoient. Cette machinerie est aujourd’hui à peu près exclusivement au service de l’industrie, du commerce, de la finance. Demain on la mettra au service de l’administration et du travail scientifique et alors ce seront de merveilleux résultats généraux qui en seront recueillis.413.121.1 Dicter. — Machine pour la fixation de la parole. Le dictaphone enregistre selon les principes du phonographe. Il a été inventé une machine à sténographier en écriture lisible, la sténotype.413.121.2 Écrire. — Les machines à écrire sont devenues des instruments ultra-perfectionnés. Le clavier s’universalise ; les machines sont sans bruit ; on peut les emporter en de petites valises de peu de poids ; on en a rendu interchangeables les parties de manière à remplacer les éléments visés sans devoir sacrifier tout le bâti.413.123.1 Calculer. — Les plus fondamentales des opérations intellectuelles se fout aujourd’hui par machines ; ce sont les opérations du calcul : additionner, soustraire, multiplier, diviser, extraire les racines. Le choix des machines est grand, depuis la simple règle à calcul jusqu’à la machine agencée.

413.13 Inventions à faire

Il n’est question ci-après que des inventions désirées dans le domaine de la Bibliographie et de la Documentation. L’invention est la mise en œuvre de l’imagination créatrice guidée par les principes scientifiques. Elle peut porter soit sur une machine ou appareil, sur un dispositif, sur une méthode ou sur un mode d’organisation et de coopération.4. Écriture. Intensifier la rapidité d’écriture à l’aide des machines.5. Lecture. — Imaginer une machine, un dispositif ou une méthode permettant d’accroître la rapidité soit de la lecture ou soit de la prise de connaissance du contenu d’un texte, d’un livre, d’un document quelconque.6. Machines à sélectionner (machines à statistiquer). — Possibilités avec les machines à sélectionner dites machines à statistiquer (Hollerith, Power) de rechercher les possibilités suivantes : a) Se servir de simple papier. (Suggestion : on pourrait réserver au bas de chaque lettre, feuille de correspondance, rapport, note, relevé qu elconque, un emplacement réservé au cadre de perforation. Par suite les documente originaires pourraient servir eux-mêmes à réaliser mécaniquement toutes les opérations de classement et de récupération ultérieure.) Pouvoir sélectionner, parmi un ensemble de fiches diverses, celles qui portent un numéro individuel particulier et obtenir mécaniquement leur mise en ordre selon la série progressive des numéros.7. Écriture et lecture directe. — Transformation mécanique de la parole en écriture lisible et inversement de l’écriture en parole. (Suggestion : se baser sur une écriture phonétique, photographie d’une part, gramophone d’autre part. Transformer les inscriptions sur les disques en lettres et les lettres en sons.)8. Télélecture.9. Téléscription. — Comme application particulière de la télémécanique, réaliser la possibilité : a) d’écrire facilement à distance ; b) d’ajouter à distance des inscriptions à des textes existants ; c) d’opérer ces inscriptions sans déplacer les textes des livres ou des classeurs. (Suggestion : le téléphotographe ; le téléphonographe Zoller qui permet à tout téléphoneur d’écrire en chiffres à distance le message destiné à son correspondant qui ne répond pas).10. Mobilier. — a) Améliorer la table de travail quant à la possibilité d’accès et de classement des documents y déposés et de l’agencement avec elle des machines et instruments auxiliaires du travail intellectuel.11. Atelier de travail intellectuel.Relier les uns aux autres en une série continue les divers appareils déjà inventés pour le travail de bureau.Coordonner entr’eux les appareils au point de vue des formats, de la réduction des espaces, de la combinaison de diverses machines en une seule, du synchronisme opérateur de plusieurs machines.13. Machine à traduire.à mesure que parle l’orateur, les traducteurs, au lieu de résumer oralement les paroles entendues, feraient le résumé analytique par écrit sur des bandes de papier qui seraient immédiatement projetées sur un écran. Le dispositif est simple. Derrière le bureau de assemblée, ou de la tribune des orateurs, est placée une toile blanche dans un encadrement avec le recul nécessaire pour la projection en pleine lumière (méthode connue). Les traducteurs sont assis devant le bureau en tel nombre qu’il est désiré avoir de traductions en langues différentes. Chacun est installé à son écritoire sur lequel se déroule automatiquement une bande de papier transparent ou de celluloïde et cela à une vitesse qu’il peut régler selon qu’il est nécessaire pour suivre la parole. Les bandes passent immédiatement dans la lanterne qui les projettent sur la toile. Le texte peut venir s’y accumuler en plusieurs lignes en disposant à cet effet de plusieurs lanternes ou d’une. Il y aurait autant d’écrans que de langues traduites. Le télautographe peut venir en aide. L’appareil Ici décrit est utilisable aussi pour les professeurs et conférenciers et destiné alors à remplacer l’écriture ou le dessin au tableau noir.

52 LES PROBLÈMES DE LA DOCUMENTATION.

Ici la Table de Travail n’est plus chargée d’aucun livre. À leur place se dresse un écran et à portée un téléphone. Là-bas au loin, dans un édifice immense, sont tous les livres et tous les renseignements, avec tout l’espace que requiert leur enregistrement et leur manutention, avec tout l’appareil de ses catalogues, bibliographies et index, avec toute la redistribution des données sur fiches, feuilles et en dossiers, avec le choix et la combinaison opérés p ar un personnel permanent bien qualifié. Le lieu d’emmagasinement et de classement devient aussi un lieu de distribution, à distance avec ou sans fil, télévision ou télétaugraphie. De là on fait apparaître sur l’écran la page à lire pour connaître la réponse aux questions posées par téléphone, avec ou sans fil. Un écran serait double, quadruple ou décuple s’il s’agissait de multiplier les textes et les documents à confronter simultanément ; il y aurait un haut parleur si la vue devrait être aidée par une donnée ouïe, si la vision devrait être complétée par une audition. Une telle hypothèse, un Wells certes l’aimerait. Utopie aujourd’hui parce qu’elle n’existe encore nulle part, mais elle pourrait bien devenir la réalité de demain pourvu que se perfectionnent encore nos méthodes et notre instrumentation. Et ce perfectionnement pourrait aller peut-être jusqu’à rendre automatique l’appel des documents sur l’écran (simples numéros de classification, de livres, de pages) ; automatique aussi la projection consécutive, pourvu que toutes les données aient été réduites en leurs éléments analytiques et disposées pour être mises en œuvre par les machines à sélection.
Manuel
Le Traité de documentation s'apparente plutôt à un manuel en cela qu'il suggère une série de principes, de faits et de règles d'organisation de la documentation [5], laissant une part à l’interprétation et à la réappropriation personnelle, tout autant qu'à l'adaptation de ces règles en fonction des cas. Otlet qui tentera sans cesse de définir "l'unité documentaire", vise alors à faire "entrer la documentation en action, formant un homme nouveau" [6], une entité documentaire individuelle. Ainsi, il s'oppose à la notion de 'formulaire'.

Présentation

Comme il ne saurait s’agir d’une standardisation et d’une mécanisation totales du travail C’est à chacun à composer un « Manuel de Documentation » car celui-ci, s’il contient de nombreuses formules, n’a cependant en réalité rien d’un Formulaire.
Manuscrit
Medium

211 3. Le Biblion.

Il y a désormais un terme générique (Biblion ou Bibliogramme ou Document) qui couvre à la fois toutes les espèces : volumes, brochures, revues, articles, cartes, diagrammes, photographies, estampes, brevets, statistiques, voire même disques phonographiques, verres ou films cinématographiques.Le « Biblion » sera pour nous l’unité intellectuelle et abstraite mais que l’on peut retrouver concrètement et réellement mais revêtue de modalités diverses.Dans le cosmos (ensemble des choses) le livre ou Document prend place parmi les choses corporelles (non incorporelles), artificielles (non naturelles), et ayant une utilité intellectuelle (non matérielle).Le Livre est un moyen de produire des utilités intellectuelles.
Mensonge
Meta


0 Page de titre

LE LIVRE SUR LE LIVRE

165 Sources.

1. La Bibliologie possède un recueil important de Bibliographie dans l’Internationale Bibliographie des Buch und Bibliothekswesen : il parait régulièrement depuis 1926,année ou il se sépara du « Zentralblatt » et de ses suppléments. [7]

2. La Bibliologie possède aussi des recueils de matériaux,récents ouvrages ou périodiques qui sont à la basede toutes les considérations sur le livre. M. F. C. Lonchamp a publié un Manuel du Bibliophile français en 4volumes, 1600 p. avec 385 illustrations. C’est un ouvraged’ensemble, historique et bibliographique sur tout le livreet ses arts, depuis les origines jusqu’à nos jours. (1470-1921). (Imprimerie, illustration, reliure, ex-libris, etc.).

3. Les listes bibliographiques placées in fine de cetouvrage, ainsi que les n otes inframarginales au cours del’exposé, indiquent les principales contributions. Toutl’ensemble constitue à ce jour la source des sciences bibliologiques et documentaires.

251.26 Comment on écrit.

Index alphabétique

Abréviation 222.22
Abstraction 513.2
Acquisitions 262.42
Administration (Documentation) 424.4
Aération 414.7
Affiches 242.34
Allégories 222.02
Almanach 241.32
Alphabet 222 14
Amour du Livre 258.2
Analyse et synthèse 132
Analyses (résumé) 255.5
Annuaires 241.33
Anthologie 241.84
Anticipations 521
Architecture 213.75
Archives 242.4
Archives administratives 424.4
Archives anciennes 422.5
Art 243.7
Associations 163
Atlas 242.28
Atlas encyclopédique 422.34
Auteurs 251.2
Autodidaxie 257.94
Avenir du Livre 521
Biblio-économie 4
Bibliographie 255
Bibliothéconomie 262.4
Bibliothèques 262
Bibliologie 1
Bibliologie pédagogique 157
Bibliologie pure 142
Bibliologie technologique 156
Bibliométrie 124
Biblion 211.3
Bibliothécaire 115.1
Bibliothechnie 4
Bibliothèque 282
Bibliothèque Mondiale 422.24
Biologie 512.5
Bouquinerie 253.234
Brochures 241.11
Bureaux 424.4
But 411.41
Cachets 242.63
Calligraphie 222.151
Caractères typographiques 222.153 - 222.43
Caractéristiques du Livre 212
Cartes 242.2
Cartes à Jouer 242.362
Cartes postales illustrées 212.361
C. D. (Classification décimale) 412.36
Catalogue 241.5 - 255
Censure 256.4
Cinéma 213.5
Cinémathèque 243.39
Circulation du Livre 253
Citations 255.6
Cité Mondiale 425.2
Classeurs 412.8
Classification 224.5 - 412.3
Classification décimale 412.36
Codification 422.35
Collections 241.1
Colportage 253.232
Commentaires des textes 241.44
Commerce extérieur 253.27
Composition 251.33
Composition littéraire 224.1
Composition mécanique 252.7
Comptabilité 253.284
Conservation du livre 259.1
Contrat d’édition 253.14
Convention 417.2
Coopération 411.55
Critique 256.1
Cryptographie 222.163
Dactylographie 222.152
Décoration 222.33
Définitions du livre 211.5
Dépôt 421.3
Description du livre 255
Dessin 242.32
Destruction du livre 259.2
Dictionnaire 241.22
Diffusion du livre 254
Disques 243.2
Distribution 253
Document 411.1
Documentation 411.2
Documentation administrative 422.4
Documentologie 1
Dossiers documentaires 422.31
Douane 253.273
Droit 281.4
Droit du titre 231.19
Échange 421.3
Écriture 222.1
Écriture des aveugles 222 164
Écrivains 251.27
Édition 253.1
Édition mondiale 421.12
Éléments graphiques 222
Éléments intellectuels 224
Éléments linguistiques. Langues 223
Encouragement au livre 164
Encres 222.142
Encyclopédie 241.22
Enluminure 242.13
Enseignement 157 - 162
Enseignement par soi-même 257.94
Ensembles à réaliser 42
Ensembles de livres 3
Enveloppe du livre 221.3
Épigraphe 242.6
Époques (Livres aux diverses) 323
Équation du livre 212.5
Espèces de livres 24
Estampes 242.3
Esthétique du livre 222.4
Étalages 253.282
Études 16
Ex-libris 242.363
Exportation 253.271
Exposés 224
Évolution du livre 323
Exposition 243.1
Facture Intellectuelle 251
Facture matérielle 252
Faux 259.29
Fêtes 213.6
Feu 259.26
Feuilles encyclopédiques 422.33
Fiches 412.6
Fichiers 422.32
Film 243.3
Film parlant 243.35
Finances 417.1
Foires aux livres 253 235
Fonction du livre 25
Fonds 262.3
Formats 221.22
Formes 221.21
Fundamenta 0
Graphie en général 222.0
Graphologie 222.152
Gravures 242.3
Histoire de la Bibliologie 17
Histoire des Bibliothèqu es 262 12
Histoire du Livre 323
Histoire littéraire 256.1
Iconographie 242.3
Idéographie 222.161
I. I. B. 424.1
Illustration 222.3
Illusion 513.4
Institut Intern. de Documentation 424.1
Images 222.3
Imprimerie 252
Imprimeurs 252.3
Incunables 242.19
Influence du livre 241.3 - 258.1
Influence 241.327
Inscriptions 212.61
Installations 413.3
Instruments intellectuels 159
Inventaires 255
Journaux 211.32
Justification 222.45
Langues 223
Langues internationales 223.7
Lecteurs 211.328
Lecture 257
Librairie 253.2 - 421.3
Librairie ancienne 253.234
Linguistique 152
Littérature 324
Liturgie 243.6
Livre proprement dit 241.14
Livre universel 422.3
Locaux 213.342 - 253.281 - 414
Logique bibliologique 154
Lois bibliologique 51
Machines 413 12
Manuscrit (auteur) 251.33
Manuscrits 242.1
Matériel 243.1 - 413.1
Matériel didactique 243.1
Mathé-bibliologie 124.4
Mathématiques 512 2
Matières (Livre dans les diverses) 321
Matières premières 413.4
Mécanique 512.3
Médailles 242.62
Messagerie 253.233
Mesure des livres 124.2
Métaphysique 512.8
Métaphychie 512.8
Méthodes 412
Monnaies 242.62
Monument. Figures 242.6
Motifs décoratifs 222.33
Mundaneum 425.2
Musée 243.1 - 422.6
Musique 242.5
Nomenclature 122
Notation 222.21
Notation musicale 242.55
Notes 257.7
Notices bibliographiques 231.18
Notices catalographiques 255.85
Notion du livre 211
Objets 243.1
Œuvre 251.2
Œuvres d’art 243.7
Offices de Documentation 261
Opérations 25 - 416
Opinion publique 241.323 - 258.12
Organisation mondiale 425.2
Organisation de la documentation 4
Organisation Travail Intellectuel. 425.1
Organismes de la Documentation 26
Orthographe 223.6
Outillage 243.1 - 413
Ouvrages d’ensemble 241.2
Palais Mondial 425.2
Paléographie 222.151
Papier 221.1
Papyrus 242.18
Parole 223.21
Parole et l’Écrit 223.2
Parties du livre 23
Partitions musicales 242 56
Pays (Livre dans les divers) 322
Personnes 415
Philologie bibliographique 152
Phonogramme 243.2
Photographie 242.37
Physico-chimie 512.4
Plagiat 211.86
Plan 242.27 - 411.42
Poste 253.32
Presse 241.32
Presses 252.8
Prix 253.26
Problème 14 - 411.3
Projection 242.38
Propagande 258.12
Psychologie 512.6
Psychologie bibliologique 155
Publications 421.11
Public. Lecteurs 241.328
Radiophonie 243.4
Radio-téléphotographie 243.52
Recueils de textes 241.4
Recherches 161 - 251.32
Recherches bibliographiques 261.3
Rédaction 251.33
Références 412.7
Registres 412.6
Règlements 417.3
Règles 412.1
Règles bibliographiques 255.85
Reliure 221.31
Répartition du livre 254
Répertoires 412.8 - 422.32
Répertoire Bibliograph. universel 422.1
Reproduction du livre 252
Réseau universel 424
Résumé (Analyses) 255.5
Résumé de l'ouvrage 6
Rhétorique 224.1
Rognage des livres 221.33
Romans 258.14
Sceaux 242.63
Schémas 222.32
Science 154 - 411.44
Sculpture 243.77
Services de documentation 261
Signalisation 22.03 - 223.92
Social 513.5
Sociologie 512.7
Sociologie bibliologique 153
Sources (Bibliologie) 165
Spectacles 243.6
Standardisation 411.54
Statistique 124.3
Sténographie 222.162
Structure du livre 23
Style 224.2
Substituts du livre 243
Supports (substances) 221.18
Symboles 222.02
Synthèse 132
Synthèse bibliologique 5
Systèmes bibliologiques 133
Taxonomie 412.38
Télégraphie 253.33
Téléphones 253.34
Téléphotographie 243.52
Télévision 243.5
Terminologie, biologie 122
Terminologie scientifique 223.8
Théâtre 243.6
Théologie 512.8
Titre 231.1
Traductions 223.91 - 241.83
Traité 241.21
Transports 253.3
Travail intellectuel 251.1 - 425
T. S. F. 243. 4
Universalité 411.52
Utilisation du livre 257
Ventes publiques 253.236
Vie 158
Vocabulaire 223.13
Vol 259.29
Multiple
Normalisation
Organisme/organisme
Outil
Page manquante
Plus petit document
Pyramide
Signe
Source
Standard
Symétrie
Synesthésie
Système de systèmes

412 Méthodes.

Archives MundaneumDSC04578.jpg
,
Archives MundaneumDSC04579.jpg
,
Archives MundaneumDSC04580.jpg
,
Archives MundaneumDSC04581.jpg
,
Archives MundaneumDSC04582.jpg


412.36 La Classification décimale.

Caractéristique. — La Classification décimale répond aux dix caractéristiques de la définition suivante :1° Classification systématique dans sa disposition et encyclopédique dans son contenu.
2° Notation décimale, dont les nombres se combinent entre eux selon certaines fonctions correspondant aux aspects fondamentaux des documents.
3° Classification exposée dans des Tables à doubles entrées, l’une méthodique et l’autre alphabétique.
4° Permettant à volonté une indexation sommaire ou détaillée.
5° D’application universelle à toutes espèces de documents e t objets.
6° À toutes les collections ou parties d’un organisme documentaire.
7° Appropriée aux besoins de la science spéculative et à ceux de l’activité pratique.
8° Susceptible à la fois d’invariabilité et de développement illimité.
9° Instrument prenant place dans l’Organisation internationale de la Documentation.
10° La Documentation conçue elle-même comme base de l’Organisation mondiale du Travail intellectuel (voir Publication n° 51 de l’Institut International de Bibliographie).
La Classification décimale, elle, se présente comme une vaste systématique des connaissances, sorte de « table de matières des tables de matières » de tous les traités et periodiques spéciaux. Mais comme il serait impossible de retrouver dans semblables classifications la place assignéeà un sujet par rapport à un autre sujet, un numérotagemarquant l’ordre, s’impose. Ce numérotage est décimal,ce qu’un exemple fera bien comprendre. Voici l’allotropie,elle sera classée ainsi :



5e classe Sciences naturelles.
4e groupe Chimie pure.
1re division Théories chimiques.
7e subdivision Allotropie
???????
soit : 541.7.


Ce nombre 541.7 est dit décimal car le savoir tout entier est constitué par l’unité, dont chaque science est une fraction, et chaque question particulière est une décimale d’un ordre plus ou moins subdivisé.La classification est encore dite décimale, par ce que c’est en dix classes puis, dans chacune d’elles, en dix groupes, ou moins puis dans chaque groupe en dix divisions ou moins que l’on répartit toutes les matières.
Table
L'écriture d'Otlet se caractérise par des écrits fragmentaires qu'il organise ensuite afin de développer le sens de sa pensée. Pour le Traité de documentation, les archives ont entre autres révélé que cette pratique d'organisation des contenus passait la plupart du temps par un agencement sous forme de tables, de tableaux ou de schémas. Ces tableaux pouvant parfois devenir tridimensionnels, pyramidales et souvent basés sur un système décimale.

En ce sens, la table des matières pourrait être considérée comme la table des tables (voir aussi: le système des systèmes)

1. hiérarchie (nomenclature et typographie)

La table systématique des matières, malgré une série d'incohérences, décrit une organisation des parties du Traité dans un ordre numérique croissant et hiérarchisé. Ainsi, les codes de classification listés décrivent une gradation des sujets allant du général au particulier, même si tous ne sont pas traités de façon systématique et sur le même nombre de niveaux. En tout, on dénombre au maximum sept niveaux de contenu.

exemple

niveau 12Le Livre et le Document.
niveau 2 24Espèces. Classes. Familles d’ouvrages.
niveau 3241Documents dits bibliographiques
niveau 4(241.3) (-)
niveau 5 (241).32 Journaux
niveau 6(241).324 Caractéristiques
niveau 7(241 ).(324).1. Espèces de presse

Les ( ) représentent la numérotation qu’Otlet ne reprend pas dans la nomenclature de la Table systématique des matières. Pour des raisons de facilité de lecture probablement. Visuellement, il utilise des graisses et des typographies de tailles différentes permettant d'identifier les niveaux, mais qu’il réduit au nombre de 5 et parfois utilisant une hiérarchie visuelle différente que par rapport à leur emplacement dans le livre. Ainsi, tout d’un coup, la section 243.39 Documentation. Cinémathèque. Cinécatalographie (5e niveau) prend l’importance d’un chapitre de second rang comme 21. Le livre en général.Le 4e niveau de cet exemple est inexistant dans l’ouvrage. S’agit-il tout simplement d’un oubli ou n’a-t-il pas encore été développé au moment de la sortie du livre?

2. Numérotation

Comme nombreuses de ses idées déclinées sous une forme numérotée, Otlet opte pour une numérotation décimale (base 10), à l’instar de la classification décimale universelle.Dans la table, il ne note cependant pas de façon systématique le numéro entier des parties, ce qui ne permet pas toujours de contextutaliser où l’on se trouve — voir le tableau des niveaux plus haut — mais bien à l’intérieur de l’ouvrage, ce qui permet à tout moment de voir à quel niveau on se trouve en fonction du nombre de chiffres. Cette codification abstraite ne permet cependant pas de se situer aisément une fois dans la le cture.

3. Coquilles

De Nombreuses coquilles subsistent dans la liste numérotée de la table, bien que certaines d’entre elles soient corrigées à l’intérieur de l’ouvrage.Les types de coquille sont:

A. le trou (un partie manque dans la suite pour faire le lien avec une partie subordonnée)

exemple

Il y a un trou dans la nomenclature. Logiquement il faudrait retrouver le titre intermédiaire décrivant le passage vers la presse

ou il y a erreur de numérotation :

B. la répétition: plusieurs sections comportent la même adresse numérotée l’un à la suite de l’autre (ex: (222.1).151 voir ci-après) ou deux sujets sont répétés (ex: (243).381 et (243)382 = Point de vue commercial)
C. dans une suite numérotée, Otlet repart dans une direction inversée de la numérotationexemple:

[4. modèles et termes A DEVELOPPERmodèles récurents: notions- généralités-caractéristiques-espèces-but… (à dével opper)> doublonsanalyse des fréquences (listes des mots)]

La table des matières ne nous permet pas d’entrer dans le Traité avec une vision panoptique du livre. Elle témoigne d’un arrangement de fragments distribués pour pouvoir exister dans le médium du livre. Mais les parties ainsi structurées s’apparentent clairement par leur disposition numérotée à des fiches autonomes, à des unités documentaires qui bien que certaines fonctionnant par groupes, forment des entités satellitaires plutôt qu’ordonnées dans une logique linéaire d'écriture apparentée au medium du livre. Bien que très détaillée, la table des matières ne reprend pas tous les fragments d’Otlet dans l’ordre qu’il aurait souhaité les présenter. Il aurait sans doute bien souhaité un 8e niveau de lecture, qui est sans doute celui que représente l’index alphabétique. En effet, celui-ci ne remplit pas la fonction d’une série de termes croisés se retrouvant à plusieurs endroits du livre, mais constitue une liste de notions autonomes, issues de la table des matières avec leur numérotation assignée, parfois désignées autrement. Ainsi, pour « 231.19 Régime juridique du titre » on retrouve « Droit — du titre 231.19 » en index. Dans son Index alphabétique, Otlet décontextualise des notions qui une fois classées alphabétiquement retrouvent leur géolocalisation exacte dans le livre et permettent une entrée dans les contenus de manière transversale. Cela lui permet de rassembler notamment sous une même discipline plusieurs parties du livre réparties à des endroits différents.


Histoire de la Bibliologie.............17


Ce n’est d’ailleurs sans doute pas par hasard qu’Otlet oppose graphiquement et de manière symétrique la pagination de l'ouvrage aux numéros de section correspondants, comme pour déjà envisager une description spatiale du livre, non plus déterminée par les pages mais par l'action du classement. L'idée étant de se repérer et de retrouver à tout moment l’information par sa numérotation, comme dans les livres classés et rangés dans les rayons d'une bibliothèque.
Ainsi de manière ébauchée et parfois non systématique, Otlet nous plonge dans le livre document [8], celui dessiné par les données, comme meta-document, expérimentation concrète de ses idées, non seulement dans le système d’écriture — de la note au livre — mais également dans la pensée de son contenant, envisagé comme un dispositif de lecture.Ce qui vient confirmer cette absence de conception linéaire de son écriture est le fait surprenant —prêtant à une certaine confusion— d’avoir intitulé et/ou gardé le même titre de section pour les chapitres principaux 2. et 3. Ce qui tend à prétendre encore une fois que les notions ne sont pas affaires de corrélation ou de contextualisation mais de classement, peu importe leur localisation dans le livre ou dans la bibliothèque. Les deux chapitres parlent bien —et de façon assumée à en voir le têtières de pages— du Livre et du Document mais l’un comme une description du medium-livre et de ses composants, de sa structure et de ses documents annexés –jusqu’à ses substituts en passant par sa réalisation et sa diffusion–, tandis que le second est déjà ce qui préfigure à une anticipation du livre "nouveau", à savoir comment des méthodes de dépouillement, de classification et de mise en relation vont créer des « 42 éléments ou ensembles à réaliser ».On pourra déplorer le caractère inachevé, fait à la hâte, truffé de coquilles, du Traité de documentation, mais on pourra aussi le considérer comme une expérience en puissance d’une pensée en devenir qui repose sur sa propre démonstration. Ce livre est le témoin de cette expérience qui ne demande aujourd’hui plus qu’à être analysé, annoté, commenté.

411.1 Les documents.

2° L’Image (Icone). Elle reproduit la réalité. On distingue la reproduction directe de la réalité. Elle s’opère par l’un des procédés suivants : tableau, aquarelle (en couleurs) isolé ou mobile ou fixe (fresque), plafond, encadrement dans une paroi dans un objet, dessin (noir ou couleur), gravure, photographie, sculpture.Les écrits (Biblion). On distingue qu’ils sont ou relatifs directement à la réalité ou bien relatifs à une image, et alors ils sont : a) ou relatifs à une reproduction de la réalité, soit tableau, dessin, gravure, photographie, sculpture ; b) ou relatifs à une reproduction d’une reproduction faite à son tour par tableau, dessin, gravure, photographie ou sculpture.1. Réalité.

2. Reproduction de la réalité.

3. Écrit sur une reproduction de la réalité.
1. Choses elles-mêmes.
2. La mention de chose dans la classification.
3. Le catalogue général inventoriant les choses en elles-mêmes ou appartenant à des collections déterminées.
4. Le catalogue (général ou particulier) de documents relatifs aux choses.
1. Auteur de l’original.

2. Auteur de la reproduction.

412.31 Notion de la classification.

On entend par classement bibliographique, l’art de disposer les ouvrages d’après leur matière (sujet ou contenu) et par classification, le tableau ou les tables qui disposent les connaissances dans l’ordre où doivent l’être les ouvrages eux-mêmes.

File:Archives Mundaneum - Fundamenta.jpg

Table des 10 Fondamentaux - Archives Mundaneum-2105-09-28


File:Archives MundaneumDSC04576.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28



41 PRINCIPES GÉNÉRAUX ET MÉTHODE D’ORGANISATION

File:Archi
ves MundaneumDSC04577.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28



411.5 Des divers principes.

File:Archives MundaneumDSC04578.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28


File:Archives MundaneumDSC04579.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28



412 Méthodes.

File:Archives MundaneumDSC04597.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28


File:Archives MundaneumDSC04598.jpg

Archives Mundaneum-2105-09-28


411.1 Les documents.

Errata

ANNEXE ERRATA : ( Page omise ).

373 bis.

Index alphabétique

< tr>< td> Cinémathèque
Abréviation 222.22
Abstraction 513.2
Acquisitions 262.42
Administration (Documentation) 424.4
Aération 414.7
Affiches 242.34
Allégories 222.02
Almanach 241.32
Alphabet 222 14
Amour du Livre 258.2
Analyse et synthèse 132
Analyses (résumé) 255.5
Annuaires 241.33
Anthologie 241.84
Anticipations 521
Architecture 213.75
Archives 242.4
Archives administratives 424.4
Archives anciennes 422.5
Art 243.7
Associations 163
Atlas 242.28
Atlas encyclopédique 422.34
Auteurs 251.2
Autodidaxie 257.94
Avenir du Livre 521
Biblio-économie 4
Bibliographie 255
Bibliothéconomie 262.4
Bibliothèques 262
Bibliologie 1
Bibliologie pédagogique 157
Bibliologie pure 142
Bibliologie technologique 156
Bibliométrie 124
Biblion 211.3
Bibliothécaire 115.1
Bibliothechnie 4
Bibliothèque 282
Bibliothèque Mondiale 422.24
Biologie 512.5
Bouquinerie 253.234
Brochures 241.11
Bureaux 424.4
But 411.41
Cachets 242.63
Calligraphie 222.151
Caractères typographiques 222.153 - 222.43
Caractéristiques du Livre 212
Cartes 242.2
Cartes à Jouer 242.362
Cartes postales illustrées 212.361
C. D. (Classification décimale) 412.36
Catalogue 241.5 - 255
Censure 256.4
Cinéma 213.5
243.39
Circulation du Livre 253
Citations 255.6
Cité Mondiale 425.2
Classeurs 412.8
Classification 224.5 - 412.3
Classification décimale 412.36
Codification 422.35
Collections 241.1
Colportage 253.232
Commentaires des textes 241.44
Commerce extérieur 253.27
Composition 251.33
Composition littéraire 224.1
Composition mécanique 252.7
Comptabilité 253.284
Conservation du livre 259.1
Contrat d’édition 253.14
Convention 417.2
Coopération 411.55
Critique 256.1
Cryptographie 222.163
Dactylographie 222.152
Décoration 222.33
Définitions du livre 211.5
Dépôt 421.3
Description du livre 255
Dessin 242.32
Destruction du livre 259.2
Dictionnaire 241.22
Diffusion du livre 254
Disques 243.2
Distribution 253
Document 411.1
Documentation 411.2
Documentation administrative 422.4
Documentologie 1
Dossiers documentaires 422.31
Douane 253.273
Droit 281.4
Droit du titre 231.19
Échange 421.3
Écriture 222.1
Écriture des aveugles 222 164
Écrivains 251.27
Édition 253.1
Édition mondiale 421.12
Éléments graphiques 222
Éléments intellectuels 224
Éléments linguistiques. Langues 223
Encouragement au livre 164
Encres 222.142
Encyclopédie 241.22
Enluminure 242.13
Enseignement 157 - 162
Enseignement par soi-même 257.94
Ensembles à réaliser 42
Ensembles de livres 3
Enveloppe du livre 221.3
Épigraphe 242.6
Époques (Livres aux diverses) 323
Équation du livre 212.5
Espèces de livres 24
Estampes 242.3
Esthétique du livre 222.4
Étalages 253.282
Études 16
Ex-libris 242.363
Exportation 253.271
Exposés 224
Évolution du livre 323
Exposition 243.1
Facture Intellectuelle 251
Facture matérielle 252
Faux 259.29
Fêtes 213.6
Feu 259.26
Feuilles encyclopédiques 422.33
Fiches 412.6
Fichiers 422.32
Film 243.3
Film parlant 243.35< /td>
Finances 417.1
Foires aux livres 253 235
Fonction du livre 25
Fonds 262.3
Formats 221.22
Formes 221.21
Fundamenta 0
Graphie en général 222.0
Graphologie 222.152
Gravures 242.3
Histoire de la Bibliologie 17
Histoire des Bibliothèques 262 12
Histoire du Livre 323
Histoire littéraire 256.1
Iconographie 242.3
Idéographie 222.161
I. I. B. 424.1
Illustration 222.3
Illusion 513.4
Institut Intern. de Documentation 424.1
Images 222.3
Imprimerie 252
Imprimeurs 252.3
Incunables 242.19
Influence du livre 241.3 - 258.1
Influence 241.327
Inscriptions 212.61
Installations 413.3
Instruments intellectuels 159
Inventaires 255
Journaux 211.32
Justification 222.45
Langues 223
Langues internationales 223.7
Lecteurs 211.328
Lecture 257
Librairie 253.2 - 421.3
Librairie ancienne 253.234
Linguistique 152
Littérature 324
Liturgie 243.6
Livre propr ement dit 241.14
Livre universel 422.3
Locaux 213.342 - 253.281 - 414
Logique bibliologique 154
Lois bibliologique 51
Machines 413 12
Manuscrit (auteur) 251.33
Manuscrits 242.1
Matériel 243.1 - 413.1
Matériel didactique 243.1
Mathé-bibliologie 124.4
Mathématiques 512 2
Matières (Livre dans les diverses) 321
Matières premières 413.4
Mécanique 512.3
Médailles 242.62
Messagerie 253.233
Mesure des livres 124.2
Métaphysique 512.8
Métaphychie 512.8
Méthodes 412
Monnaies 242.62
Monument. Figures 242.6
Motifs décoratifs 222.33
Mundaneum 425.2
Musée 243.1 - 422.6
Musique 242.5
Nomenclature 122
Notation 222.21
Notation musicale 242.55
Notes 257.7
Notices bibliographiques 231.18
Notices catalographiques 255.85
Notion du livre 211
Objets 243.1
Œuvre 251.2
Œuvres d’art 243.7
Offices de Documentation 261
Opérations 25 - 416
Opinion publique 241.323 - 258.12
Organisation mondiale 425.2
Organisation de la documentation 4
Organisation Travail Intellectuel. 425.1
Organismes de la Documentation 26
Orthographe 223.6
Outillage 243.1 - 413
Ouvrages d’ensemble 241.2
Palais Mondial 425.2
Paléographie 222.151
Papier 221.1
Papyrus 242.18
Parole 223.21
Parole et l’Écrit 223.2
Parties du livre 23
Partitions musicales 242 56
Pays (Livre dans les divers) 322
Personnes 415
Philologie bibliographique 152
Phonogramme 243.2
Photographie 242.37
Physico-chimie 512.4
Plagiat 211.86
Plan 242.27 - 411.42
Poste 253.32
Presse 241.32
Presses 252.8
Prix 253.26
Problème 14 - 411.3
Projection 242.38
Propagande 258.12
Psychologie 512.6
Psychologie bibliologique 155
Publications 421.11
Public. Lecteurs 241.328
Radiophonie 243.4
Radio-téléphotographie 243.52
Recueils de textes 241.4
Recherches 161 - 251.32
Recherches bibliographiques 261.3
Rédaction 251.33
Références 412.7
Registres 412.6
Règlements 417.3
Règles 412.1
Règles bibliographiques 255.85
Reliure 221.31
Répartition du livre 254
Répertoires 412.8 - 422.32
Répertoire Bibliograph. universel 422.1
Reproduction du livre 252
Réseau universel 424
Résumé (Analyses) 255.5
Résumé de l'ouvrage 6
Rhétorique 224.1
Rognage des livres 221.33
Romans 258.14
Sceaux 242.63
Schémas 222.32
Science 154 - 411.44
Sculpture 243.77
Services de documentation 261
Signalisation 22.03 - 223.92
Social 513.5
Sociologie 512.7
Sociologie bibliologique 153
Sources (Bibliologie) 165
Spectacles 243.6
Standardisation 411.54
Statistique 124.3
Sténographie 222.162
Structure du livre 23
Style 224.2
Substituts du livre 243
Supports (substances) 221.18
Symboles 222.02
Synthèse 132
Synthèse bibliologique 5
Systèmes bibliologiques 133
Taxonomie 412.38
Télégraphie 253.33
Téléphones 253.34
Téléphoto graphie 243.52
Télévision 243.5
Terminologie, biologie 122
Terminologie scientifique 223.8
Théâtre 243.6
Théologie 512.8
Titre 231.1
Traductions 223.91 - 241.83
Traité 241.21
Transports 253.3
Travail intellectuel 251.1 - 425
T. S. F. 243.4
Universalité 411.52
Utilisation du livre 257
Ventes publiques 253.236
Vie 158
Vocabulaire 223.13
Vol 259.29

File:L'organisation mondiale du travail intellectuel.jpg

L'organisation mondiale du Travail intellectuel

Paul Otlet

1934

Paul Otlet, Traité de documentation: le livre sur le livre, théorie et pratique (Bruxelles: Editiones Mundaneum, 1934), p.418.

Tapuscrit
Titre

0 Pag e de titre

LE LIVRE SUR LE LIVRE

231.18 Les titres et les notices bibliographiques

La description bibliographique du titre a donné lieu à ces questions : Droit de l’abréger — ou de le modifier pour le rectifier — ou de le développer pour l’expliquer dans les catalogues. (Discussion à la Société royale de Londres.)

File:Changer le titre.jpg

Faux titre

TRAITÉ
DE
DOCUMENTATION

---

LE LIVRE SUR LE LIVRE

---

THÉORIE ET PRATIQUE
PAR
PAUL OTLET


Les Livres et les Documents. — La Lecture, la Consultation et la Documentation. — Rédaction, Multiplication, Description, Classement, Conservation, Utilisation des documents. — Édition et Librairie, Bibliographie, Bibliothèque, Encyclopédie, Archives, Muséographie documentaire, Documentation administrative. — Organismes, organisation, coopération. — Office et Institut International de Bibliographie et de Documentation. — Réseau Universel d’Information et de Documentation.


[002 (02)]


Paul Otlet - Traité de documentation - 1934 - p4.png


EDITIONES MUNDANEUM
PALAIS MONDIAL
BRUXELLES
1934


Ubiquité
Unité
Otlet distingue l'unité matérielle (substance ou matière du document), l'unité intellectuelle (l'idée) qu'il tend à abstraire et subdiviser jusqu'à sa plus petite expression, et l'unité documentaire qui s'apparente à l'unité (unicité) – ou entité –que constitue un traitement documentaire d'un fond en particulier composé d'unités multiples. Entre les deux, il imagine une échelle sur laquelle viendrait glisser un curseur, allant du "néant " à la "totalité".
Équation

212.5 Equation du livre

Sous une forme condensée et en se reportant auxtableaux ci-après des éléments et de la structure du livre,la définition générale peut prendre la forme suivante d’uneéquation énumérant les facteurs :

Ce qui se lit : Livre = éléments (éléments matières +éléments graphiques + éléments linguistiques + élémentsintellectuels) : Structure (reliu re + frontispice + préliminaires + corps de l’ouvrage + tables + appendices).

En exprimant ainsi la détermination d’un espace (lieu)et d’un temps (date) et les données relatives a l’auteur,l’équation se complète ainsi :

Francesco Lumachi (Nella republica del Libro, FirenzeLumachi. 1907, p. 190) donne du livre la formule suivantenon complète :

A = auteur ; t = typographie : e = éditeur ; l = libraire ; P = public ; L = livre.

Références

  1. ? Paul Otlet, Traité de documentation: le livre sur le livre, théorie et pratique (Bruxelles: Editiones Mundaneum, 1934), p.418.
  2. ? Paul Otlet, Traité de documentation: le livre sur le livre, théorie et pratique (Bruxelles: Editiones Mundaneum, 1934 ), p42.
  3. ? Paul Otlet, Traité de documentation: le livre sur le livre, théorie et pratique (Bruxelles: Editiones Mundaneum, 1934).
  4. ? Traité de Documentation, pp.12
  5. ? Paul Otlet, Traité de documentation, op. cit., Présentation (hors pagination), 1934
  6. ? Sylvie Fayet-Scribe, Théorie et pratique par Paul Otlet, op. cit., in Paul Otlet, Traité de documentation, op. cit., Préfaces, p. XVIII, Editions Les impressions nouvelles, 2015
  7. ? HOECKER. R et VORSTIUS. J. InternationaleBibliographie des Buch und Bibliothekswesen, mit besonderer Berücksichtigung der Bibliographie. — In KritischerAuswahl Zusammengestellt von R. Hoecker und J. Vorstius (Leipzig Harrassowitz).
  8. ? C'est dans ce situ et ce proces sus que prend place le Livre-Document, C'est essentiellement une machine a produire des paroles et des images et par conséquent une machine à reproduire la réalité