Projet pour les résidences vice-vresa à la chambre Blanche 2016-2017
Titre Des Bots sur nos Cartes.
Cette proposition se base à la fois sur une série de travaux précédents et sur un souhait d'aborder à nouveau ce territoire quebequois où j'ai acquis un grand nombre de conaissances qui ont nourri ma pratique artistique.
Lors d'une résidence récente organisée par le Cube Art3000 et Rhizome, j'ai eu l'occasion de fouler à nouveau la terre du quebec ou je n'avais pas mis les pieds depuis 8 ans, et les discussions ont porté sur un grand nombre de sujets que je n'avais jamais abordé auparavant. Moi qui ne m'intéressait qu'a l'art en réseau de Sioui Durand et au centres d'arts autogérés, je me suis soudain vue discuter des familles de l'Abitibie, des descentes prolongées de la rivière Moisie, et de portage de canot. En évoquant pendant quelques soirées ces mythes Québécois, j'ai réalisé combien l'esprit communautaire de ce pays, et la force de cette solidarité s'appuyait sur un lien à un territoire énorme et fragile, un espace ou le réseau hydrographique n'est pas stable et ou les repères géographiques sont tout aussi mobiles; ils ont de tout temps été l'objet de partages de savoirs et de savoirs faire entre les hommes, l'espace est pourtant encore aujourd'hui à peine cartographié mais ce partage change de nature avec les cartes et les images contemporaines, qui sont des éléments omniprésents dans notre paysage visuel. Bien qu'il existe de nombreuses initiatives participatives et citoyennes (open street map, wikimap...), ces cartes et ces images du territoire sont désormais produites par des systèmes difficilement accessibles aux individus, du fait de leur complexité technologique. Mon séjour s'est poursuivi ponctué par une série de coincidences entêtantes, les enjeux du territoire venaient recontrer différents moments de travail; dans la presse, on posait la question de lapréservation des terres arables. Sur cette terre qui a longtemps été habité uniquement par des populations nomades, il a peu de terres arables; ces terres se trouvent surtout le long du fleuve àl'endroit ou a lieu la plupart des développement urbains. Ces derniers les grignotent peu à peu, et le Quebec fait face comme de nombreux endroits dans le monde à une spéculation foncière et une pression pour le rachat de se
s terres, la vision du territoire utilisable semble microscopique et détachée de la taille duterritoire.
Quelques jours plus tard je devais quitter le Quebec, j'ai pris l'avion, un petit coucou d'Air Canada qui volait à raz du sol vers Ottawa me laissant voir plus amplement plateau Laurentien, encore enneigé, puis je filais vers l'ouest en direction du soleil couchant, je survolais l'Alaska, passais au dessus du détroit de Béring et j'ai terminé mon voyage en regardant le soleil se lever par le même hublot que celui qui avait encadré son coucher à peine une heure avant. J'ai contemplé par un ciel sans nuages l'incroyable réseau hydrographique des plaines sibériennes avant d'atterrir un peu sonnée à Shangaï, mon projet bien en tête cette fois ci.
Il s'agit de tater la rondeur du monde, mais chaudement à partir de nos écrans en partant de ces images satellites qui forment désormais le coeur de notre représentation du territoire, envisager des corrélations entre l'image technologique et nos possibilités d'accès au territoire. Ces images satellites qui peuplent notre imaginaire sont tout d'abord un outil d'étude puis un système de controle et finalement deviennent une prémice, une invitation au voyage au delà du système d'information.
Le choix d'utiliser les images satellites comme représentation du monde est une invitation à porter un autre regard sur les représentation du territoire, mais aussi a aborder la nature de ces images, en détournant les moyens qui sont utilisés pour les analyser, en y associant des éléments génératifs ounarratifs.
Ce mélange d'hypercontrole par l'acces à la visualisation satellite nous permet de voyager aussi loin que l'on veut par procuration, mais se heurte pourtant à la limite de la connaissance matérielle, et street view ne nous permet pas de visualiser les méandrs de la rivière Moisie. Ou au contraire parfois il nous permettent de contempler l'inimaginable comme ce magnifique accident géologique de l'île renée Levasseur si bien surnommé l'oeuil du québec, dont l'existence due à un impact de météorite de l'aire mésolitique a été si bien révélée par la construction d'un barrage pour former le réservoir Manicouagan.
J'ai longtemps travaillé les systèmes d'interactions les installations multi usagers, in situ, utilisant des technologies mobiles localisées ou non, et toujours produisant des systèmes cartographiques qui étaient parfois génératifs Symbiose par exemple, me préocupant des différentes échelles, microscopiques et macroscopiques. J'aimerais poursuivre cette cette pratique, mais cette fois ci en utilisant la carte elle me, dans le contexte d'une exploration poétique du territoire, qui passerait par les données vsuelles mêmes. Pratiquement il s'agirait de détourner des logiciels d'analyse d'image à des fins d'analyse des images satellite, et de produire une installation où les spectateurs seraient invités à naviquer dans ces nouveaux espaces en fonction de différents critères.
Dans une tradition de critique cartographique je voudrais transformer la représentation, détourner les outils visuels pour tenter de provoquer une autre vision de ces images cartographiques. J'aimerais lors de cette résidence aborder l'es représentations de notre territoire, les images satellites par exemple, avec un regard esthétique différent.
Ce projet propose deux axes, tout d'abord envisager la carte du territoire comme un système d'information qui serait traité comme une image numérique courante, et explorer les possibilités de les analyser avec des outils inatendus pour tenter de répondre aux nombreuses questions que pose le territoire contemporain. Observer si elles ne contiennent pas des éléments d'information auxquels nous ne prêtons pas attention habituellement.
Pour cela il faut par exemple utiliser des systèmes d'analyse d'image pour jeter un regard différent sur les informations contenues dans ces fichiers, des logiciels d'analyse d'image de microbiologie permmettraient-ils de mettre en valeur les réseaux hydrographiques d'une façon inatendue, par exemple.
J'aimerais aussi avancer plus avant dans ces endroits ou les images satellites ne pénêtrent pas, ou ne voit que des ombres de forêt, et concevoir un traçé imaginaire basé sur les récits des expériences et des souvenirs récoltés, qui pourrait être visible directement depuis la carte.
J'aimerais faire des liens entre les différents territores en m'appuyant sur un tracé visuel qui suivrait d'autre loies que celle de la géologie ou des fronières, (les schémas de frontière qui nous sont imposés dans les visions les pluscourantes comme google maps). il s'agit de recréer une logique cartographique qui ne serait plus fondée sur une connaissance du territoire mais partirait des éléments même de l'image, ces éléments vsuels seraient traités comme des sources de données qui pourraient être corrélées à différents critères.
Le résultat sera une tentative de donner à percevoir une l'esthétique différente de nos représentations du monde.
Le deuxième axe de ce projet consisterais en sa matérialisation sous la forme d'une installation visuelle qui incluerait de nouveaux systèmes d'exploration de la carte générés à partir de systèmes d'automation calculés sur des bases improbables, mais néanmoins accomodant les enjeux territoriaux en question en 206/17. Ce travail pourrait être considéérer comme unéquivalent psychogéographique de l'approche des questions territoriales, il ne s'agit plus de se confronter directement à la rudesse du monde, mais de corréler des informations, des systèmes de données et des systèmes visuels pour inviter à une exploration du territoire par la navigation, mais avec des codes différents et détournés.
Ce sont du reste des stratégies déjà explorées par exemple pour analyser les images satellites de forêts, une des techniques employées est la photointerprétaion: http://mffp.gouv.qc.ca/forets/inventaire/pdf/Photo-int_Sect1.pdf qui propose d'extrapoler les essences d'arbres à partir de photos satellites, pour faciliter le processus on tente de projeter ces images satellites sur des structures 3D.
Employer de tels processus pour cerner les transformations de tonalité dans la cartes, les coincidences géométriques...
Par ces deux approches je souhaiterais aboutir à une série d'image tirées de nos images satellitess, mais qui utiliserait les outils d'analyse d'image pour proposer d'autres systèmes de représentation selon différents critères. La présentation de l'oeuvre pourrait être une projection qui serait mappé à différentes échelles soit en intérieur ou en extérieur, sur une structure physique déterminée ou mobile (type bac à sable). Présentée comme une modélisation du monde elle serait en fait l'oeuvre de nos outils visuels digitaux contemporains. Une espèce de représentation de la vision de la machine, qui aurait pour but de nous éveiller et de nous instruire dans ces nouveaux paradigmes de communication.